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Pour comprendre comment le concept de date de péremption est compris par la population, le projet Una Buona Occasione a chargé le Département d’économie de L’Université de Turin de réaliser une enquête statistique destinée à étudier les comportements réels des consommateurs piémontais et valdôtains lors de l’achat, puis de la consommation des produits alimentaires.
L’enquête réalisée sur un panel quelconque de familles piémontaises et valdôtaines a pour objectif de définir les différents profils comportementaux relatifs à l’achat et à la consommation des produits alimentaires.
Environ 95% des personnes ayant répondu s’occupent directement des achats alimentaires, alors que les 5% restants ne s’en occupent pas directement mais connaissent bien les habitudes d’achat de celui/celle qui s’en charge dans la famille.
La fréquence des achats alimentaires dépend beaucoup du type d’aliment acheté, ainsi, par exemple, l’achat du pain est quotidien dans 32% des familles, alors que dans 39% des familles, il a lieu plusieurs fois par semaine.
Les fruits et les légumes sont achetés chaque semaine dans 94% des familles mais l’achat est distribué sur plusieurs jours dans 58,5% des cas et a lieu en une seule fois dans 35,5% des familles.
Pour les produits frais, comme les produits laitiers, la charcuterie ou la viande, les achats sont effectués chaque semaine chez 92% des personnes interrogées : 47% des familles en achètent plusieurs fois par semaine, alors que 39,6% groupent leurs achats en une seule fois.
Pour les produits comme les pâtes, le riz, les conserves, les boissons ou le café, par exemple, les achats sont gérés différemment : 26,8% des familles seulement en achètent chaque semaine et les 69,5% qui restent font ces achats une fois par semaine (41%) ou plusieurs fois par mois (28,1%).
Dans 41,5% des cas, les achats alimentaires sont aussi presque toujours programmés en fonction des promotions et des rabais. Malgré les prix intéressants des produits en format familial, 38% des familles n’en achètent jamais, 25,8% en achètent quelques fois, 6,6% toujours, 11,3% souvent et 18% rarement. Parmi les familles qui achètent ces produits, 61% choisissent leur marque habituelle, alors que 35% choisissent leur produit en fonction du prix.
Parmi les consommateurs, 74,1% savent que les étiquettes des produits donnent deux indications différentes : la date limite de consommation (DLC) (« À consommer jusqu’au... »)et la date limite d’utilisation optimale (DLUO)(« À consommer de préférence avant le ... » ou « À consommer avant fin ... »).
Pour ce qui est de l’indication « À consommer jusqu’au... », 61,9% des personnes interrogées pensent qu’après la date indiquée l’aliment peut nuire à la santé s’il est consommé (parmi ces personnes 67,7% ont un diplôme supérieur et 53,1% un niveau d’études inférieur), alors que pour l’indication « À consommer de préférence avant le ... », les réponses sont assez partagées entre « cet aliment pourrait nuire à la santé » (17,9%), « il pourrait avoir perdu ses qualités nutritives » (23%), « il pourrait avoir perdu son goût ou son arôme ». Certaines personnes ont répondu autre chose (22,1%), ou « je ne sais pas » (10,5%).
Enfin, 46% des familles interrogées déclarent contrôler uniquement la date figurant sur l’étiquette, alors que 42,6% contrôlent également si l’expression « de préférence » est indiquée aussi et 2,4% ne contrôlent jamais les dates indiquées sur les produits. Parmi ceux qui vérifient toujours ou parfois, 72,7% des personnes vérifient si l’expression « de préférence » est indiquée au moment de l’achat mais aussi au moment de la consommation, 9% seulement au moment de la consommation et 18% seulement au moment de l’achat. Il est important de souligner que parmi les personnes ayant déclaré ne vérifier que la date et pas la présence ou non de l’indication « de préférence », 93% affirment adopter le même comportement dans les deux cas.
Pour ce qui est de l’habitude de contrôler les dates de toutes les confections d’un même produit pour choisir celle dont la date est la plus lointaine, 67,5% des familles le font toujours ou souvent, alors que 12,8% ne le font jamais. Parmi ceux qui font, ne serait-ce que de temps en temps, ce type de choix, 68,5% le font pour tous les produits et 31,5% seulement pour certains.
En général, les personnes qui ne contrôlent les dates que pour certains produits le font pour les produits frais (82,5% pour le yaourt, 78,7% pour le lait frais, 54,7% pour les œufs, 51% pour les charcuteries et les fromages emballés).
À la question sur les raisons du choix de la confection dont la date est la plus lointaine, 51,7% des personnes interrogées répondent qu’elles ne pensent pas consommer le produit dans les délais prévus et 47,8% qu’elles pensent avoir de meilleures garanties quant à la fraîcheur et au goût.
Parmi ceux qui achètent régulièrement des produits préemballés, 53,5% sont disposés à acheter un produit dont la date de péremption est proche et dont les caractéristiques sont encore acceptables seulement s’ils ont la certitude de le consommer avant la date indiquée ou peu après, alors que 39,8% ne l’achèteraient jamais.
Les consommateurs interrogés sont 41,6% à contrôler systématiquement les confections des produits qu’ils ont chez eux afin de consommer en priorité ceux dont la date est la plus proche, alors que 17,5% ne contrôlent jamais. Parmi ceux qui effectuent ces contrôles, 85% le font pour tous les produits qu’ils ont en réserve. Les produits les plus contrôlés sont toutefois les produits frais (83% des personnes interrogées vérifient les dates de péremption du lait frais et des yaourts, 76,5% celle des produits laitiers et des charcuteries, 56% celle des œufs, 45% celle des pâtes fraîches et 45% celle de la viande et du poisson préemballés).
Dans 36% des cas, les familles déclarent ne pas consommer les produits dont la date est dépassée même si lesdits produits ont encore un aspect, un goût et une odeur normaux ; dans 25% des cas, elles ne les consomment que si la date est dépassée depuis quelques jours seulement et dans 18,5% des cas, elles les consomment dans tous les cas.
Les produits qui sont consommés même si leur date de péremption est passée sont pour 53% le riz et les pâtes, pour 40% les biscuits et les goûters confectionnés, pour 8% les conserves en boite), alors que pour les produits frais dont la date est dépassée, il s’agit pour 22,7% de fruits et légumes prêts à la consommation, pour 12,6% de produits laitiers et de charcuteries et pour 17 ,8% de lait frais et de yaourts).
Pour 73,8% des personnes interrogées le gaspillage alimentaire concerne les aliments bons et non consommés, comme par exemple les restes non utilisés, pour 41% il s’agit de la nourriture gâtée ou périmée qui est jetée, pour 22% des excédents alimentaires détruits par les producteurs.
Presque 50% des personnes interrogées n’ont aucune idée de la quantité de nourriture qui est gaspillée quotidiennement par les Italiens. Mais pour éviter le gaspillage alimentaire 41,2% évitent d’acheter plus que nécessaire et 29% accommodent les restes.
Téléchargez les PDF d’approfondissement:
Situation professionnelle des personnes interrogées
Niveau d’étude des personnes interrogées
Le gaspillage alimentaire domestique: quelques réflexions sur les données de l’enquête des Régions Piémont et Vallée d’Aoste
Maria Cristina Martinengo
Université de Turin – ESOMAS (Département des Sciences socio-économiques et mathématico-statistiques)